Au XXème siècle, les villes ont connu un étalement urbain rapide, en particulier dans les zones inondables à proximité des rivières qui ont été canalisées. On mesure aujourd'hui les conséquences de ces choix notamment face aux défis du changement climatique (risques d'inondation, îlots de chaleur urbaine, perte de biodiversité, etc). L'objectif de cette étude est d'analyser la trajectoire du paysage et de la multifonctionnalité autour des sources et des cours d'eau dans deux villes : Angers, en France et Lavras, au Brésil. A cet effet, une trajectoire historique des paysages des cours d'eau des deux communes a été tracée. Pour la période actuelle, le paysage de ces espaces a été caractérisé et mis en relation avec les actions des gestionnaires et la perception de la population urbaine. A Angers, aux XIXe et XXe siècles, les fonctions économiques et de transport ont été favorisées au détriment des fonctions sociales et naturelles des cours d'eau. Depuis la fin du XXème siècle ces fonctions ont été réinvesties à travers de la mise en œuvre d'infrastructures vertes et bleues (TVB). A Lavras, depuis les années 1960, les politiques hygiénistes et la valorisation des terrains, notamment dans les zones centrales, ont favorisé les processus du drainage et d'occupation des espaces autour des cours d'eau. Malgré l'existence d'une législation prévoyant la multifonctionnalité des usages pour les cours d'eau et leurs berges, ils restent largement monofonctionnels. Le manque de volonté politique et de clarté dans la législation, n’aident pas à la mise en œuvre d'infrastructures vertes et bleues, ce qui va à l'encontre des attentes de la population.